Il n'est rien en ce monde qui soit essentiellement suffisant. Peut-être aurons-nous quelques plaintes à porter aux pieds des statues fendues, celles qui ornementent les chemins usés de la flânerie existentielle, mais jamais de trop, seulement l'essentiel, ce qui suffit à l'homme qui se sait inachevé. L'impossible est devenu un point dans l'horizon, une zone de flou qui s'épuise à l'épreuve des regards insistants, ces hommes qui ont oublié la bonne foi des anges, ceux-là, ils n'ont pour autre essence que le refoulement de l'idéal, de ses pulsions. Nous leur laisserons le soin de materner les pousses de siècles tyranniques, comme on cajolerait les orphelins des deux villes enfouies. Personne ne leur pince les joues, car l'on sait avec pertinence combien d'âmes jeunes se sont égarées entre leurs gencives. Si rien n'est suffisant, si rien ne nous est familier, alors nous réalisons avec angoisse que notre solitude a perdu de sa vigue